Après une première vie « active », Leona Rose s’est frayée un chemin dans le monde de l’art. Exit l’immobilier, elle sera illustratrice et peintre. Son style est luxuriant, organique et animé, avec des jungles denses, des animaux curieux ou des mandalas détaillés.
Ces derniers mois, elle a levé le pied, décidé de prendre du temps, pour elle, sans négliger celui qu’elle accorde aux autres depuis ses débuts.
Je dirais qu’il y a une dimension plus intuitive, connectée à mes émotions. Plus spirituelle aussi. Il y a toujours les voyages qui font partie de ma vie, mais il y a aussi un voyage intérieur pour mieux me connaître.
Dans notre société, il y a souvent le parallèle entre réussite et argent qui est évoqué. Si tu gagnes de l’argent, tu réussis. Je pense que ça a été un peu mon modèle, là où je voulais être. Et j’y ai été.
À un moment donné, j’avais fait le tour de la boucle. Avant d’être artiste, je travaillais dans l’immobilier et j’ai changé de voie car justement je souhaitais trouver du sens à ce que je faisais. Aujourd’hui, je questionne cette quête de sens tout le temps.
Tout n’est pas strictement noir ou blanc, le symbole du yin-yang représente bien cette idée. Tu ne peux pas être heureux si tu n’as jamais été malheureux. Et dans mon art c’est ce que je retranscris désormais, c’est plus humain et ressenti.
Le magazine papier URBAN ART de septembre 2025, avec JonOne en couverture (rien que ça !), consacre une double page à Leona Rose. Elle répond à quelques questions sur son art et ses envies, et elle évoque son utilisation de la nouvelle pointe POSCA BRUSH.
J’adore toujours voyager, rencontrer des gens, voir de nouveaux endroits et ce qu’il s’y passe. Quand je fais des fresques avec des enfants, et avec des adultes, ce sont des moments où je prends beaucoup de plaisir parce que c’est dans l’échange et le partage.
Ça permet aussi de semer des graines, notamment chez les plus jeunes, pour leur faire comprendre qu’être artiste, c’est possible. Quand j’étais petite, je n’avais pas ce genre de modèle, c’était donc difficile de savoir ce que j’avais envie de faire, comment s’épanouir, et encore plus en tant que femme. Ce sera un chemin propre à chacun, même si aujourd’hui avec les réseaux sociaux tu as un aperçu de beaucoup de choses.
Il y a aussi le yoga et la médiation qui font complètement partie de ma vie depuis longtemps. J’ai passé un diplôme pour enseigner le yoga, et ça m’arrive de faire des séances avec les enfants avant de peindre. Et depuis peu, j’organise des bains sonores, des sound baths. Ce sont des grands bols en cristal et en les manipulant ils émettent des vibrations qui sont apaisantes. Tout ça fait que je me sens bien, autant physiquement qu’émotionnellement, et j’aime le transmettre.
En termes professionnels, si je dois travailler avec des marques, ce sont celles que j’utilise, dont l’univers me plaît. J’adore les vêtements de Celia B, par exemple. On a fait plusieurs collections ensemble et à chaque fois c’est un véritable challenge artistique. Et j’ai développé une gamme de papiers peints qui s’appelle Guru del Sol, d’ailleurs il y a des nouveautés qui arrivent.
« L’avantage de la pointe du BRUSH, c’est qu’elle est souple et ça donne un côté pinceau, plus arty que les pointes que l’on connaît qui sont plutôt rigides. Je trouve que c’est un complément des autres marqueurs, je l’apparente à un “pinceau POSCA”.
Je l’intègre dans mes œuvres au même titre que j’ai pu intégrer la peinture acrylique, la gouache, le crayon de couleur et l’aquarelle. Il est aussi parfait sur les grandes feuilles de papier Canson que j’utilise beaucoup en ce moment.
Je pense que ça va être parfait pour les ateliers avec les enfants, ça va permettre des gestes plus spontanés, plus artistiques, comme si on avait un pinceau dans la main. »
Disons que ma palette s’est élargie. À chaque fois, j’en rajoute un peu plus, c’est comme si j’apprenais à jongler avec plus de balles.
J’avais dans l’idée de simplifier, mais j’ai l’impression que ça devient de plus en plus dense. C’est au gré des rencontres, de ce que je vis, j’incorpore ce que je ressens. C’est beaucoup plus moi.
Oui, quand je pars en voyage je contacte les ONG locales et je leur propose de réaliser une fresque ou des ateliers de dessin, dans des orphelinats notamment.
Récemment, j’étais à Sumba, c’est une île en Indonésie, très préservée. Il n’y a pas de pollution, les habitants y ont une qualité de vie très agréable. Ils n’ont pas systématiquement de téléphone portable par exemple, ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont (sourire).
Donc le fait d’amener l’art dans l’école d’un village et réaliser une fresque, les enfants sont comme des fous ! Je trace les contours au POSCA, ensuite ils colorient l’intérieur. Et rapidement les jeunes d’autres villages viennent voir ce qu’il se passe, c’est vraiment incroyable.
C’est là où la médiation et le yoga me permettent de faire en sorte que les enfants soient dans une ambiance particulière. On prend un moment où je les invite à rêver et à imaginer. Et quand ils ouvrent les yeux, ils sont recentrés sur eux, ils n’ont plus besoin de se raccrocher à la réalité et ils lâchent prise. Si on ne fait pas cette coupure, ils auront tendance à dessiner des logos Nike et des mangas, c’est catastrophique ! (Sourire.)
À la fin du mois de septembre, je pars en Côte d’Ivoire avec l’association Sourire un jour pour accompagner une équipe de chirurgiens qui opèrent des enfants atteints du noma. C’est une infection qui s’attaque à la bouche et au nez, c’est très impressionnant. Les médecins viennent pour reconstruire leurs visages.
J’y suis allée l’année dernière et les premiers jours ont été très difficiles, puis on s’habitue, les soignants te soutiennent… Là-bas, j’avais dessiné une fresque sur la terrasse de la clinique. Il y a les familles qui patientent, on peint avec les enfants, ça leur permet de se changer les idées.