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Jean-Marc Le Jeune, le dessinateur de battle de breakdance • #archive

24.04.2024
 C'est  important  d'apprendre  des  choses,  de  ne  pas  rester  sur  ses  acquis... 

virevoltances

Jean-Marc Le Jeune est un illustrateur que l’on peut qualifier de classique, mais pas seulement. Il est sans cesse en mouvement, sans cesse en train de le capturer, sur des feuilles, cahiers, toiles et tablettes. C’est la danse hip-hop, dont il est tombé amoureux, qui est devenue son sujet de prédilection, la dessiner est devenu l’une de ses lubies artistiques.

Ça commence gamin, le dessin est une évidence et une voie unique, une fascination quasiment extrême. Jean-Marc passe des heures à regarder des images, des reproductions, des tableaux. Il dévore avec les yeux œuvres et chefs-d’œuvre.

Le premier choc c’est Ralph Steadman, illustrateur de presse américain, son trait est agressif et violent, l’encre est projetée « Ça donne de la force à ses illustrations » précise Jean-Marc. Steadman fascine toujours autant aujourd’hui, ses caricatures du gonzo-journaliste Hunter Thompson sont devenues classiques.

À l’adolescence, Le Jeune intègre Olivier de Serres, célèbre école d’art appliqué de la rue éponyme à Paris. Avec une mère comme un « soutien inconditionnel », son cursus sera de sculpture et de dessin. L’artiste Giacometti lui fait forte impression « La cohérence entre son travail sur la feuille, le modelage et la sculpture, c’est étonnant » constate le dessinateur en devenir.

Il y a aussi Francis Bacon et au-delà de sa peinture ce sont ses réponses aux interviews que Jean-Marc retiendra. C’est là qu’il entend la notion d’accident pour la première fois, la fameuse, celle que l’on retrouve sur la toile ou dans une chanson, à cause ou grâce à l’outil mal maîtrisé.

Ce sera déterminant et ça lui permettra de lâcher prise, « d’être au plus juste par rapport à ma façon de faire et de voir les choses. On est en condition car on sait qu’il peut arriver (l’accident). Un stylo qui fuit, une peinture trop liquide et on doit s’adapter rapidement. »

Le choc suivant c’est un livre de photos sur les danses rituelles africaines. Il qualifie lui-même l’impact de « phénoménal ». Sa vocation n’en est que renforcée, il dessinera les images des corps en mouvement durant tout un week-end. « Le mouvement, ça répondait à quelque chose au fond de moi. » C’est dit, c’est acquis.

Cet écho est une direction qui va orienter son trait : le mouvement, le corps, comment ils occupent l’espace, et la feuille. L’artiste se rapproche de musiciens et de danseurs, dessine la musique et l’Afrique acculturée. Il est happé par l’extérieur, et quitte l’atelier après plusieurs années de travail statique, de longue haleine, avec de la BD notamment.

Pendant ses nouvelles pérégrinations, il découvre le street art et les artistes qui ont changé la donne comme Banksy. « Ça m’a confirmé que la créativité était en évolution permanente, et j’ai compris que l’on pouvait toujours progresser. »

Nouveau choc il y a sept ans, Jean-Marc accompagne sa fille à son cours de danse hip-hop et c’est une révélation. Encore le mouvement. « J’ai à nouveau rencontré la vie, dit-il d’un ton froid. » Subjugué par les danseurs et danseuses, il observe et commence à imaginer un dessin réalisé sur le vif.

L’artiste s’immisce dans ce petit monde de défis et de performances. « À partir de là, mon travail a changé et j’ai dû m’adapter car je voulais dessiner en direct, prendre le mouvement, explique-t-il. J’ai donc choisi des outils qui sèchent vites, recouvrables, pour travailler à la vitesse que je voulais, ne manquer aucun geste, traduire l’énergie. »

Il ajoute : « Au début je pensais que ce serait difficile, j’ai beaucoup regardé, il y a eu une phase d’observation. J’ai vu les choses de l’intérieur, ce qui n’est pas toujours le cas quand on peint et dessine car parfois c’est l’imagination qui prime. »

Un de ses outils est un drôle de stylo à réservoir d’eau, il nous en dit plus sur l’engin et comment il le pratique : « Ça permet de re-diluer les couleurs et d’avoir la possibilité de garder l’énergie du mouvement. »

Le mouvement l’amènera à s’intéresser à d’autres disciplines comme la capoeira et le Parkour. Des sports, mais avant tout des modes de vie. Il a aussi un œil sur la danse expérimentale, d’ailleurs il a un chouchou en la présence de Salomon Asaro, exceptionnel danseur capable de déstructurer son corps à l’envi sur n’importe quel rythme.

Récemment, l’artiste en mouvement a commencé à travailler à la bombe, nouvel apprentissage pour de nouveaux projets. « C’est de la fusion, c’est hybride, ça donne une nouvelle création. C’est important d’apprendre des choses, de ne pas rester sur ses acquis, d’aller voir ailleurs, voir d’autres personnes. » Tout est dit.

 

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